La route Leh – Manali. Les Indiens l’appellent : la Leh – Manali Highway. Traduisez littéralement : « haute route ». « Autoroute » pour le coup serait une traduction erronée. L’une des plus hautes routes du monde et un voyage à elle seule. Si vous êtes à la recherche d’une expérience exaltante au cœur des montagnes himalayennes, ne cherchez pas plus loin. Elle vous laissera un souvenir indélébile.
- Suivez ce lien pour retrouver l’article sur mon arrivée à Leh.
- Suivez ce lien pour retrouver des infos sur les treks au Ladakh et le Stok Kangri en particulier.
- Si vous n’êtes pas encore convaincu, retrouvez 7 bonnes raisons de vous rendre à Leh au Ladakh indien.
- Enfin, suivez ce lien pour retrouver mes plus belles photos de mon voyage en Inde.
Le périple menant de Leh à Manali
L’une des plus belles routes du monde, pour ne pas dire la plus belle (on ne sait jamais).
Vous y traverserez successivement des déserts lunaires, des montagnes enneigées, des vallées verdoyantes, des canyons, des plateaux improbables, des cols à plus de 5 000 m, des glaciers… Bref, simplement aussi incroyable que magnifique.
Cette route part de Leh dans le Ladakh indien en plein cœur des montagnes de l’Himalaya, pour rejoindre la bourgade de Manali dans les contrebas de l’Himalaya plus au sud.
Cette route est également la seconde route carrossable la plus haute du monde. Elle passe successivement par de nombreux cols dont les principaux sont :
- le col de Taglang La à 5 328 m.
- le col de Lachulung La à 5 065 m ;
- le col de Bara-lacha La à 4 890 m ;
- et enfin le col de Rohtang La à 3 980 m ;
Parmi les autres étapes intéressantes de ce périple, notons :
- le lac de Suraj Tal, deuxième plus haut lac d’Inde et 21e plus haut du monde ;
- les Gata Loops, une série de 21 virages en épingles à cheveux de 7 km de long qui vous fait passer de 4 190 m à 4 630 m d’altitude !
Le trajet de Leh à Manali ne fait peut-être que 472 kilomètres de long, mais ne vous fiez pas aux apparences, deux jours sont amplement nécessaires pour apprécier au mieux cette route sans trop mettre votre corps à rude épreuve !
Parce qu’il faut bien se le dire, cette route de Leh à Manali est une expérience, que dis-je, un voyage à elle seule.
Route de montagne en terre (boue) principalement, incluants morceaux de glacier taillés pour permettre aux véhicules de passer, petites parties goudronnées (les pires à cause de tous les nids de poule), mais aussi de la neige et de la glace pendant les cols, des ravins à en faire frémir les non vertigineux, des petits torrents liés à la fonte des glaces, etc. Après la fermeture annuelle vers la mi-septembre, le gouvernement indien s’engage à ne rien faire pour secourir les éventuels accidents. Aucun corps ne sera récupéré après cette date, et ce jusqu’à la réouverture de la route à la fin du printemps suivant. À vos risques et périls ! Cette route n’est officiellement ouverte, « entretenue » et praticable que de juin à mi-septembre.
Les conditions se sont nettement améliorées ces dernières années et il est maintenant bien plus simple d’effectuer la traversée par ses propres moyens, en louant une moto ou une voiture. Si vous optez pour cette dernière solution, même si la solidarité entre chauffeurs et motards est grande tellement les conditions sont dures, prévoyez quand même du tout terrain ainsi qu’un kit minimum de réparation.
Suivez ce lien pour connaître les dates d’ouverture ainsi que l’état de la route si elle fait partie de votre itinéraire.
Résumé de mon trajet de Leh à Manali
Notre bus pour rejoindre Manali depuis Leh au Ladakh partait à une heure du matin (3e fois que je me levais avant minuit cette semaine). L’arrivée était prévue entre 18 h et 21 h, le même jour. Vous remarquerez qu’ils se laissent tout de même une certaine marge…
Nous sommes partis à 1 h 30, pardon 2 h 30. L’heure indienne, c’est à une vache près. Le chauffeur a une montée de sommeil vers 9 h-10 h du matin. Il pique du nez tout en conduisant. Tout va bien, ce n’est pas comme si on était en train de franchir le col de Taglang La à 5 328 mètres d’altitude. Il tiendra miraculeusement jusqu’à l’arrêt suivant et se réveillera un peu plus pour la suite grâce à une paire de cafés bien mérités (les chauffeurs conduisant 18-20 h par jour ne dorment pas beaucoup pendant la saison).
Nous franchissons le Lachulung La et les Gata Loops et après 12 h de bus (il est donc environ 14 h), nous arrivons à un pont, le Twing Twing Bridge, qui malheureusement est en réparation. Bouchons des 2 côtés. Incroyable le nombre de véhicules qu’il peut y avoir sur cette route. Deux heures d’attente plus tard, le pont rouvre, pas en meilleur état qu’avant, mais au moins, on peut traverser.
Encore un peu plus tard, vers 17 h, nous arrivons à Keylong. Les bus reliant Leh à Manali s’y arrêtent pour la nuit. Ironie du sort, un accident à quelques kilomètres après Keylong en direction de Manali nous bloque la route. Deux nouvelles heures d’attente à jouer aux cartes avant d’avoir la confirmation : on ne peut pas continuer cette nuit, il faut dormir là.
L’intérêt d’avoir payé plus cher pour un trajet direct en un jour s’envole par la même occasion. Les quelques rares « chambres d’hôtel » sont évidemment déjà réservées. On est 7, on n’a pas mangé et on ne sait pas où on va pouvoir dormir, pas de quoi paniquer ! (7, car ce genre de trajet soude le peuplement d’un minibus.) On nous laissera finalement dormir dans un grenier bien pourri pour 10 euros.
Le lendemain matin, une fille de notre minibus/groupe nous réveille : « Debout, la route est ouverte seulement pour 2 h, il faut y aller !!! ». Le temps d’ouvrir les yeux et de fermer le sac, on monte dans le minibus, direction le lieu de l’accident. Ha oui, il y a un camion retourné au milieu de la route ! On s’approche, mais un Indien nous dit qu’il est trop tard, la route est à nouveau fermée depuis 5 minutes. 1 h 30 d’attente, avant de pouvoir finalement passer. C’était un camion d’essence. La dépanneuse ne pouvant intervenir sur cette route, un grand nombre d’Indiens (ça arrive souvent) étaient en train de le vider petit à petit à l’aide de toutes sortes de récipients. On ne saura pas le fin mot de l’histoire, mais tant mieux.
Une heure plus tard, le chauffeur s’arrête en nous disant que le bus est en panne, il ne pourra pas nous amener à Manali. Hahaha. Gros *&?%* !!! À ce moment-là, l’intérêt d’avoir payé tout court pour ce trajet s’envole lui aussi. On descend tous, on récupère nos sacs, on arrête un camion et on mendie. Cinq minutes après, nous sommes tous à l’arrière d’un camion vide, ce qui est assez peu confortable vu l’état de la route, mais toujours mieux que de continuer à pied.
Encore quelques heures plus tard, midi à peu près, check-point de l’armée (ça arrive souvent aussi dans ces régions). On montre nos passeports, mais ils ne veulent pas que l’on continue en camion. Devant nos têtes déconfites, ils nous indiquent le bus local. Le bus local parti de Keylong, ce qui veut dire que ce bus est déjà plein. Sur 7, 3 d’entre nous se partageront un petit bout de la banquette arrière au fond du bus, dont moi. Les autres seront répartis dans l’allée centrale ou sur le toit. Il nous reste encore 4 h 30 de bus environ dont le col Rohtang La à 3 980 mètres d’altitude. Ce bus s’avèrera encore moins confortable que le camion !
Finalement vers 17 h 30, nous arrivons enfin à Manali après 39 heures de trajet, 3 véhicules différents et seulement 21 heures de retard.
Le slogan publicitaire de l’Inde pour attirer les touristes est : « Incredible India ». C’est rien de l’dire !