Bienvenue à Suphan Buri dans le cœur discret et authentique de la Thaïlande, une destination qui se dérobe aux regards hâtifs des touristes en visite rapide. Située à environ 150 km au nord-ouest de Bangkok, cette petite ville au charme tranquille offre une pause agréable et décontractée loin de l’agitation des sites touristiques majeurs.
À travers ce récit personnel, je vous invite à explorer Suphan Buri sous un angle différent, à vivre la Thaïlande au rythme de ses habitants, à ressentir la mousson, à comprendre les défis et les charmes de l’expatriation dans un pays aux richesses multiples.
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S’installer à Suphan Buri : du choix de la ville aux premières impressions
Comme ça fait quand même quelques bouteilles de bière que je suis en Thaïlande avec Seb, pour varier nos habitudes et s’offrir un peu plus de confort à moindre coût, on a loué un appartement. Tout équipé, 2 chambres, salle de bain, salon, internet, TV, clim, et un petit nécessaire pour cuisiner (au moins les petits-déj !). Du grand luxe par rapport à nos habitudes de routards sales et mal rasés.
Nous nous sommes installés à Suphan Buri, une ville de taille moyenne, ni trop petite, ni trop grande, et la campagne à proximité. Mais pourquoi Suphan Buri, me demanderez-vous ? Je n’en dirai pas plus sur le choix de cette destination, préférant laisser libre cours à votre imagination.
Suphan Buri fait partie de la région des plaines centrales de Thaïlande, région qui, comme son nom le laisse suggérer, est plate et fréquemment sujette aux inondations. Les rizières y sont cultivées de façon intensive avec entre deux et trois récoltes par an. Un lieu où l’horizon s’étend à perte de vue.
Toujours est-il qu’on est bien installé. J’ai même eu un tout petit peu de plaisir à aller dans une grande surface thaïe pour acheter un peu de nécessaires pour notre installation. Bon, bien sûr les grandes surfaces thaïes sont presque vides de gens (par exemple, on ne fait pas la queue à la caisse), mais au bout d’une heure, j’étais quand même très pressé d’en sortir, malgré la taille raisonnable de ce supermarché.
La vie quotidienne à Suphan Buri
La transition vers la mousson se fait doucement, ajoutant un rythme apaisant à notre quotidien. Nous avons troqué la chaleur intense des mois précédents pour des jours légèrement plus frais, agrémentés de pluies rafraîchissantes tous les deux ou trois jours. Pour le moment, l’unique différence réside surtout à mon sens dans la légère augmentation du taux de moustiques au mètre carré.
Notre quotidien à Suphan Buri est fait de petits plaisirs simples. Resto, badmington, pacman ! L’ambiance est détendue, et la vie s’écoule paisiblement, rythmée par les aléas de la météo.
Ce séjour prolongé en Thaïlande (6 mois ce coup-ci) ne s’apparente en fin de compte plus vraiment à du voyage ni à des vacances. Certaines choses que les touristes « courte durée » n’ont pas le temps de réaliser apparaissent, comme les problèmes liés à l’expatriation par exemple : renouvellement de visas, pointage à l’immigration, ouverture de compte en banque, etc. Des choses qui peuvent sembler anodines, mais qui n’existent pas si vous êtes simplement en vacances.
Les découvertes locales : Un surprenant temple
À quelques encablures de Suphan Buri se trouve un temple qui sort de l’ordinaire, le wat Phai Rong Wua (วัดไผ่โรงวัว), une halte spirituelle qui promet une réflexion profonde sur le sens de la vie et les conséquences de nos actions.
Outre l’un des plus grands bouddhas de Thaïlande (40 mètres de haut), ce lieu saint offre une représentation visuelle des différentes réincarnations et des maux qui peuvent nous attendre si nous n’empruntons pas le droit chemin dans notre vie présente : la terre des enfers. Elle se présente sous forme d’un parc habité par une série de statues, tantôt saisissantes, tantôt grotesques, chacune racontant une histoire de souffrance, de péché, mais aussi de rédemption.
La créativité foisonnante qui s’exprime dans les sculptures est assez surprenante. Des représentations de mauvaises réincarnations à l’œuvre dans des scènes de vie quotidienne, chaque détail est pensé pour éduquer, avertir, et peut-être effrayer un peu. C’est un lieu où l’art rencontre la spiritualité, offrant un spectacle à la fois inattendu et même presque « amusant » si je peux me permettre.
Si le but premier du temple est de mettre en scène les répercussions de nos actions dans une vie future, il encourage également à la réflexion sur les choix que nous prenons au cours de notre passage sur terre. Il s’agit d’une démarche légitime, fondée sur les préceptes bouddhistes, visant à guider les individus sur un chemin vertueux.
Dans tous les cas, une expérience unique à ne pas rater si vous passez à Suphan Buri. Le temple Phai Rong Wua est un rappel puissant que la spiritualité est profondément ancrée dans le quotidien thaïlandais, une composante essentielle de l’identité et de la culture du pays.
En conclusion
Suphan Buri n’est pas vraiment une destination thaïlandaise connue. Mais cette ville authentique a su dévoiler ses charmes au fil des jours, me faisant découvrir le pays en dehors des sentiers battus. Se poser un mois dans une ville permet de prendre le temps de retrouver des repères et de réapprécier des plaisirs simples du quotidien.
Si vous recherchez une escale dans une ville traditionnelle thaïlandaise, Suphan Buri ne sera peut-être pas votre premier choix. Phitsanulok, un peu plus au nord, est probablement une meilleure option. Mais si vous avez le temps et désirez voir au-delà des sites touristiques bien rodés, Suphan Buri pourrait être une parenthèse intéressante, une porte sur une Thaïlande authentique et inexplorée.