Vous demandez-vous comment occuper votre temps pendant votre voyage ? Vous avez peur de vous ennuyer si vous partez trop longtemps, que ce soit quelques semaines ou quelques mois ?
Pas de panique, ça ne risque pas d’être le cas. Voilà un mail de mon pote Seb, qui résume 8 mois de voyage entre Thaïlande, Birmanie, Cambodge et Laos. 8 mois de voyage, ça commence à faire !
C’est très sympa à lire et ça vous donnera une petite idée de ce que l’on peut faire lorsque l’on est longtemps en vacance, puisque certains doutent de la capacité à s’occuper en dehors du monde du Travail. C’est donc lui qui parle et son pote, c’est moi. Il est arrivé en même temps que moi fin novembre et l’on a voyagé ensemble jusqu’au 20 juillet à peu près. Excepter les mois de janvier et février puisque j’étais reparti pour finir ma saison en Norvège.
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8 mois de voyage entre Thaïlande, Birmanie, Cambodge et Laos (en 1 post)
“ Voici un résumé de ce que j’ai pu vivre durant ces 8 mois de voyage passés en Asie :
Ça commence un jour de novembre, il fait froid, le ciel est gris… Un jour plus tard, il fait chaud et beau, je viens de faire dix mille kilomètres. Enfin j’y suis ! Bangkok. J’ai l’impression d’être chez moi, les gens sourient et moi aussi…
Bangkok - Chiang Mai - Paï (Thaïlande)
Une petite journée dans la capitale puis direction le nord de la Thaïlande avec un copain que j’avais rencontré là-bas il y a 2 ans. Chiang Mai, ville pour se faire plaisir, ses salons de massages, ses bars… une bonne mise en bouche ou un bon début si vous préférez. Ensuite, une longue route à moto, direction Paï, le triangle d’or, pour se retrouver dans les montagnes bien paisibles. Le soir il fait un peu frais, environ 18°. Trois jours sur place pour se remettre de nos soirées à Chiang Mai, il faut bien décompresser quand même !!!
Koh Lipe - Kanchanaburi (Thaïlande)
Puis on a filé dans l’extrême Sud sur une petite île : Koh-Lipe.
Magnifique, poisson grillé tous les soirs, apéro sur la plage avec coucher de soleil version carte postale, snorkelling… Un petit paradis. Les filles sont jolies et vous sourient (prenez-en de la graine, mesdemoiselles les françaises). Les garçons sourient aussi, aux garçons aussi (oui c’est naturel et sans arrière-pensée, prenez-en du grain messieurs les français).
Ensuite direction Kanchanaburi dans l’Ouest, avec le célèbre pont de la rivière Kwai, les chutes d’eau avec piscines naturelles, et des petites fiestas le soir bien sûr ! Il faut cul-tiver son jardin, ce n’est pas moi qui l’ai dit, c’est l’ami Voltaire alors moi je suis…
Siem Reap & Angkor (Cambodge)
Pour Noël cette année, il n’y aura pas de sapin, pas de père nono et pas de cadeaux. À la place Siem reap au Cambodge, dans la ville où il y a le temple magnifique d’Angkor, des vestiges, un site énorme. Mais ils se sont fait chourer pas mal de pièces, dont Malraux qui s’est fait chopper. J’ai moins aimé : des gens moins sympas qui en veulent surtout à ton argent et la nourriture n’était pas bonne. En même temps c’est un pays très pauvre qui se remet tout doucement de la guerre des années 70 où ils ont connu l’horreur et je n’ai fait que cette ville, très touristique, donc je ne connais vraiment pas ce pays. J’ai beaucoup aimé le fait de ne pas ressentir l’atmosphère de Noël, pas de caddies, pas de chocolats, la guirlande c’est pas moi, c’est toi !
Koh Chang (Thaïlande)
Le Nouvel An s’est déroulé sur une plage Thai, avec des cocotiers, du soleil, de la chaleur… vous reprendrez bien une part de bûche ? Koh Chang, île sympathique où j’ai rencontré ma douce. Le 31 je me baignais dans les eaux chaudes et le soir grosse partie sur la plage. J’étais tranquille, j’étais pénard… Sawadee Pi Mai 2010 !!!
Vientiane - Luang Prabang (Laos)
Voilà pour mon premier mois rythmé par des visites et la fête, c’est pas mal non ? Ensuite mon pote est reparti travailler en Norvège pour 2 mois, je suis donc parti au Laos pour faire mon visa de 2 mois à l’ambassade thaïe. J’ai visité la capitale vraiment toute petite avec son arc de triomphe et ses Champs-Élysées, il y a un peu de culture française, car c’est une ancienne colonie. J’ai pu y manger du pain !
Après cette démarche administrative, je suis parti dans la ville de Luang Prabang, petite bourgade paisible le long du Mékong, gens très sympas, nourriture correcte, visites de temples, rencontre avec un paysan qui m’a montré tout son jardin, troc d’essence avec une jeune Lao, des moments de partage assez inoubliables et d’une simplicité ! De Luang Prabang, je suis retourné jusqu’à la frontière thaïe en bateau, pendant 2 jours sur le Mékong. Des paysages magnifiques, rencontre avec un américain super sympa (les Américains sont cool, c’est leur putain de gouvernement qui… comme chez nous… comme partout… fout la merde.)
Chiang Mai (Thaïlande)
Retour en Thaïlande, et oui il faut bien rentrer chez soi, dans la ville de Chiang Mai pour un apprentissage de la Langue thaïe. Quatre semaines de cours, 2 h de cours par jour avec un prof assez rigolo. Au début le cerveau a chauffé un peu après plus de 10 ans d’absence sur la scène scolaire, ça ne revient pas comme ça. En dehors des cours, j’expérimentais mon Thaï dans la rue avec plus ou moins de succès. La difficulté : je parlais plus que le simple touriste donc ils me parlaient comme s’ils parlaient à un Thaï. À la guesthouse où je logeais, je parlais anglais et français : rencontres avec des Anglais, des Irlandais, Gallois, Américains, Polonais, Chiliens, Allemands, avec le monde quoi ! Les plus durs à comprendre : les British surtout les Irlandais, avec un accent incompréhensible rythmé par des FUCK à gogo… au secours !!! Peuvent pas dire putain comme tout le monde !
Sur les coups de 17 h, je faisais mon jogging quotidien, après un mois à absorber des litres de bière, il fallait bien faire une mise au point ! Le soir j’allais manger sur un marché avec plein de petites gargotes, de soupes de nouilles, de poulets grillés, de salades de papaye, de brochettes de porcs au caramel, de mangues au riz gluant avec lait de coco, des shakes de fruits et j’en passe… J’en salive rien qu’à y penser.
Koh Chang (Thaïlande)
Après avoir passé 1 mois dans cette ville, je retournais sur Koh Chang pour revoir ma copine.
Une semaine avec ma douce avant d’aller chercher des amis à BKK (Bangkok pour les non-initiés) et leur faire découvrir les plaisirs du pays, plages et cocotiers, poissons et crustacés, ballades en moto, resto, bars à gogo…
C’est la moindre des politesses !!!
Rangoun (Birmanie)
Deux semaines plus tard, retour au pays France de mes amis. Moi je reste et pars au pays des merveilles avec Alice, non avec Pierre mon pote qui vient de finir sa saison en Norvège. La Birmanie, pays gouverné par la Junte militaire qui fait souffrir le peuple birman en les maintenant dans la peur. Les gens ne peuvent pas parler librement sous peine d’être emprisonnés, ou condamnés aux travaux forcés. J’ai vu des enfants d’une quinzaine d’années casser des cailloux, faire bouillir du goudron dans des tonneaux sans aucune protection en plein soleil 15 h par jour. La junte est soutenue par la Chine, les USA, la France, l’Inde… Tous ont des intérêts économiques dans ce pays très riche en pétrole, tek, et pierres précieuses.
Arrivée à Rangoun, ancienne capitale, ville très indienne. Visite de la pagode Shwedagon, architecture impressionnante et belle. Sinon pas grand-chose à y faire : ville sale, trottoirs défoncés, beaucoup de monde dans la rue, trop indien à mon goût.
Lac Inle (Birmanie)
Départ pour le lac Inle, à 600 km au nord, en car. Compagnie privée pour éviter de donner de l’argent à ces porcs de dirigeants : 16 h de trajet pour arriver à destination. Trop dur, mais ça en vaut la peine : village totalement hors du temps, paysages grandioses.
On loue des vélos et on se balade dans les rizières, le long du canal, des femmes se lavent dedans avec leur vêtement traditionnel, les buffles s’y rafraîchissent aussi. Images hors du commun, je ne sais plus à quelle époque je suis !!!
On s’arrête sous une paillote en bambou (pas celle de Francis !), espèce de petite échoppe où il y a un peu de tout à vendre. On commande du thé. Le patron, très accueillant et d’une extrême gentillesse, nous l’amène dans un « pichet » qui n’est autre qu’un ancien bidon d’huile de moteurs. Ça si c’est pas du recyclage ! Il nous apporte aussi des galettes de riz soufflé, et nous discutons avec lui. Quand nous lui demandons l’addition, il nous répond tout simplement que c’est gratuit. On insiste, mais il ne veut pas d’argent, il était très content de pouvoir discuter avec nous, content de partager.
Le lendemain nous partons sur un petit bateau en direction du Lac avec notre guide. Il est tôt, le soleil se lève et… quelle beauté ! On passe dans un marché, les vendeurs en habits traditionnels font 15-20 km de marche pour venir exposer leur marchandise, d’autres ont la chance de posséder une carriole tirée par un bœuf ou un animal dans le genre. Je suis à des années du monde occidental, pas de portable, pas de voitures, pas de panneaux publicitaires… en d’autres termes pas de merdes qui polluent et assujettissent le cerveau de l’Occidental (ce n’est que mon opinion). Bref je me sens bien, je suis heureux de découvrir ce monde-là.
Rencontres dans les villages avec les autochtones. Toujours très bien accueilli, sourires, curiosité. Visite d’une distillerie d’alcool de riz, version birmane style contrebande. On se torche 1L avec Pierre et on en ressort bien chauds. On aurait pu en torcher un deuxième, mais notre guide n’avait pas soif. Le soleil cogne lui aussi, on fait quelques autres visites de fabriques, mais moins intéressantes, car elles sont destinées aux touristes, donc ils veulent nous vendre leurs produits, mais on résiste : je ne paye pas 5 fois le prix, ni en France ni ailleurs.
Kyaukme (Birmanie)
Ensuite départ pour ce qui sera l’un des pires transports de ma vie dans un bus de 30 personnes, mais en contenant 3 FOIS PLUS !!! Serrée comme des sardines à l’avant du bus pendant 8 h, je croyais ne jamais arriver à destination. Une route sans fin, mais personne ne se plaint. Enfin les montagnes de Kyaukme où vivent les Shans, une communauté chinoise qui cultive le thé.
Trek en moto pendant 2 jours dans la nature ; traversées de villages avec le thé offert dans toutes les maisons où l’on s’arrête ; nuit dans une maison traditionnelle sans lit, on dort à même le plancher, on s’en fout, on est dans un endroit paisible ; la cuisine se fait dans la même salle, donc le matin réveil avec les yeux rouges, car ça fume dans la piaule. Eh oui, il n’y a pas le gaz, c’est petit feu de bois ! Petit déjeuner : soupe de feuilles, riz vapeur, omelette super salée. Déjeuner : Pareil. Dîner : Pareil. Les gens mangent toujours la même chose et en 10 min. La bouffe c’est un besoin, pas un plaisir ici. Ils bouffent aussi sans arrêt un tabac à mâcher avec de la chaux. Dégueulasse et la gueule des chicots après ça…
Bagan (Birmanie)
De Kyaukme nous partons pour Bagan, une cité où il y a plus de 4 000 temples.
Transport horrible aussi, dans un petit bus de 15 personnes, mais on est 30. On est serré, y’en a sur le toit, la route est pourrie !
Mais par contre une fois arrivée, c’est le top : balade en vélo dans la vieille ville, beaucoup de temples, de vestiges, des gens super sympas. Il faut savoir qu’il y a quelques années les gens vivaient dans la vieille ville, mais se sont fait virer par la junte. Les seuls autorisés à rester sont pour le commerce touristique. (enfoiré de dirigeants : comme chez nous.) Encore des paysages magnifiques et le rythme de la vie toujours aussi paisible, tout le monde à vélo, et de jolies Birmanes…
Rangoun - Bangkok - Chiang Mai
Puis nous décidons de partir pour la mer et les plages de la côte ouest. Pour cela nous devons repasser par Rangoun. Pendant le trajet nous passons dans la nouvelle capitale : horrible, des grands boulevards, mais très peu de voitures, c’est ici que ce cache le gouvernement, à l’abri du peuple birman en cas de révolte, les lâches. Arrivée à la station de bus, les tarifs sont trop élevés, le chauffeur de taxi veut se prendre sa com sur notre transport, on doit payer le double. Il rêve ou quoi ? Je rentre en Thaïlande le jour même.
On est déjà début avril. Les manifestations des Chemises rouges commencent très pacifiquement, musique à fond et défilé dans les rues de BKK. On décide Pierre, sa copine, la mienne et moi d’aller passer le Nouvel An thaï à Chiang-Mai pour ce qui sera un Nouvel An de folie sur 3-4 jours. Tout le monde se jette de l’eau dans une bonne ambiance de fête, chose impossible en France où cela partirait tout de suite en bagarre…
Khemmarat dans l’Issan (Thaïlande)
Ensuite je suis invité dans la famille de ma copine dans l’est de la Thaïlande à la frontière avec le Laos. Pierre doit faire son visa, il me rejoindra plus tard.
Arrivés dans la famille, ils sont très timides. Toute la famille vit ensemble, de la grand-mère aux petits enfants, les vieux s’occupent des enfants et ne sont pas abandonnés dans des hospices comme en Occident. Mes journées sont rythmées par la bouffe, je mange jusqu’à 5 fois par jour !!! Je mange beaucoup de « stiky rice », plat de base dans cette région où l’on cultive le riz. Je mange aussi des choses assez inhabituelles comme de la salade de fourmis rouges (très bon), des vers (pas très bon, car gluant), des sauterelles grillées (assez bon ça ressemble à un gâteau apéro), des coléoptères grillés (pas très bon). Une vie vraiment tranquille : parties de cartes, de badminton, plantage de légumes, pêchage de poisson, buvage de bière…
Quand je vais au marché, je suis un peu la curiosité du coin. Les gens sont très sympas, mais la communication est difficile, car ils parlent Lao (région Issan frontalière avec le Laos) et je ne parle qu’un petit peu le thaï qui est différent du Lao. J’assiste aussi au mariage du cousin de ma copine : Ça commence dès 6 h du matin, à 8 h du mat on me sert un Whisky Coca. Fête avec orchestre, danse traditionnelle et je dois m’y mettre, j’ai pas le choix ! J’ai vécu une expérience exceptionnelle, une vie à la thaïe dans la campagne profonde.
Koh Samet - Suphan Buri (Thaïlande)
On rentre sur BKK, ma copine doit travailler. Ça chauffe, couvre-feu, état de guerre, ça brûle, mais il n’y a rien à craindre pour le touriste du moment qu’on ne va pas dans la zone de conflit.
Ensuite on va passer quelques jours à la mer, direction Koh Samet à 4 h de Bangkok. On se retrouve dans un petit coin de paradis : jolies plages avec bungalow camouflé par les arbres en harmonie avec l’environnement. Baignades, lecture, apéro… je fais mon job à plein temps !!!
Puis on décide d’aller se prendre un appart pour 1 mois dans la ville de la copine de Pierre, Suphan Buri. Les gens sont cool, petites visites dans les alentours… et il y a la coupe du monde de foot ou l’on rit beaucoup avec l’équipe de France ! Les Thaïs aussi.
Pacman est de la partie, et jeu de cartes aussi (putain je perds du pognon aux cartes !!!). Heureusement il y a le Badminton, on court, on souffle, on a chaud, on rit, on vit. Un jour, si vous rencontrez Benmore sur votre route (un whisky thaï) esquivez-le, il est dangereux : perte de contrôle assurée, trou noir garanti. Pierre t’en reprendra bien un petit pour la route ?
Koh Phan ngan (Thaïlande)
On repart ensuite sur une île : Koh Phan ngan. Une île superbe, des cocotiers partout, de belles ballades en moto avec nos copines, du snorkelling avec des coraux magnifiques, des restos de poissons et toujours de la bière bien sûr ! Une des plus belles îles de Thaïlande. Ne pas y aller en haute saison, ou quand il y a la « Full Moon Party », car là c’est mort : trop de touristes cachetonné qui font n’importe quoi, la plage qui devient dépotoir…
Bangkok et retour
Je rentre sur BKK. C’est déjà la fin, je dois rentrer en France. J’en ai pas envie. L’occident me dégoûte, son mode de consommation à outrance est nuisible à l’être humain. BKK-Le Caire-Paris-Nantes, c’est fait, je suis rentré. Je ne me sens pas à ma place dans ce pays, maintenant je suis encore plus décalé. Je ne veux plus vivre ici. ”
Merci, Seb, je n’aurais pas pu faire mieux pour résumer ces 8 mois de voyage ! Pour ma part, je suis retourné en Norvège pour attaquer une nouvelle saison. Après 6 jours là-bas et un problème de logement, je retourne finalement en France. En intérim, à l’usine, de nuit, comme au bon vieux temps.
Prochain départ fin janvier, départ que j’espère définitif.